Pierre Gilliard

Les derniers jours du Tsar
23.04 – 13.09.1998

Au début du siècle, le Suisse Pierre Gilliard (1879 - 1962) a passé treize années à la Cour de Russie, comme précepteur des cinq enfants de la famille impériale, auxquels il fut très attaché. Il s'est notamment occupé de l'éducation du tsarévitch Alexis Nicolaïevitch, dont la santé était très précaire, en raison d'une maladie héréditaire, l'hémophilie.|

Sa position lui permis de vivre dans l'intimité de la famille impériale russe, dont il a partagé jusqu'aux derniers instants la captivité. Pour des raisons qu'il ignorait lui-même, il fut épargné et a pu sauver ses effets personnels, dont les centaines de photographies qu'il avait réalisées durant son séjour en Russie.

Ces photographies, de caractère privé, sont extrêmement rares, car elles montrent la face intime et la vie quotidienne de la famille impériale, sans censure ni manipulation, très loin des portraits officiels. On peut ainsi voir le tsar jouer avec son fils, ou plus tard, souverain pathétique désormais sans pouvoir, travailler durant sa captivité au jardin potager, scier du bois ou profiter des premiers rayons du soleil avec ses enfants.

De mars 1917 à juillet 1918, Pierre Gilliard partagea les divers lieux de captivité de la famille Romanov à Tsarskoïe-Sélo, Tobolsk, puis enfin Ekaterinbourg, où elle s'achèvera dans l'horreur d'une exécution collective, la nuit du 16 au 17 juillet. Par la suite, Ekaterinbourg devint Sverdlov, du nom du chef bolchévik local qui planifia, à la hâte, l'exécution.

Pierre Gilliard a également été sollicité comme témoin lors du procès de la fausse Anastasia.

L'exposition a été réalisée avec le concours de la Bibliothèque Cantonale Universitaire de Lausanne, à laquelle il a légué toutes ses archives à sa mort.