Roger Ballen, Asylum

08.06 – 02.09.2012

A Johannesburg, où il vit depuis les années 70, le photographe américain Roger Ballen a visité il y quatre années une maison très particulière, qui est devenue le sujet central de son travail actuel. Il y a trouvé un éventail hétéroclite des divers aspects de la société sudafricaine. De très nombreux oiseaux sauvages cohabitent librement avec les humains, et avec bien d’autres animaux, tels des chats, des lapins, des souris ou des canards. Les oiseaux sont en liberté, sans cages, et ils peuvent aller et venir à leur guise. Les pièces de cette maison ont toutes été décorées par les habitants, qui ont dessiné sur les murs des portraits et des figures familières, parfois fantasmagoriques.

Roger Ballen a baptisé cet endroit Asylum, qui est aussi le titre de cette série. L’asile, à la fois lieu de refuge, mais aussi lieu d’enferme- ment.

C’est cette ambiguïté qui donne le sens à ce travail, entre le symbole lumineux, libre et pacifique que représentent les oiseaux et l’aspect sombre, chaotique et emprunt de folie, révélés par la photographie dans un espace devenu très pictural.

La figure humaine disparaît sous le masque et le grimage, au profit de fragments de corps et d’une tension permanente entre liberté et enfermement, tragique et comique, attirant et repoussant.

Roger Ballen situe son travail au point exact qui sépare pour lui le surréalisme de l’art brut, auxquels ses photographies font ici référence. La photographie permet les collages qui forment l’« imaginaire réaliste » dont se réclame Roger Ballen.

L’exposition, qui présente en avant-première un ensemble de vingt- cinq images inédites réalisées entre 2008 et 2011, est produite par le Musée de l'Elysée.